23 novembre 2013

Bienvenue a Imperialopolis

    Le train s'enfonce dans une paroi verticale et arrive soudainement en gare. Nous voilà a la Thousterthern Thrain Staäshun, autrement dit la Gare du Sud. Elle est immense, et ce n'est même pas la Gare Centrale !  Une voûte de verre opaque illumine les quais. Bien que nous allons accéder à des choses "hors du commun", nous ne sommes pas des privilégiés : Solfronn attrape nonchalamment mes énormes valises remplies d'affaires pour un mois d'une seule main et m'invite à monter sur son dos : ici, nous devenons Monsieur tout-le-monde, une vie banale de Misteken. Pendant qu'il marche, il place une espèce de casque sur sa tête qui se déplie et entoure totalement autour de son crâne, et les autres hôtes font de même. Quel étrange accessoire... La plupart des Impérialopolites semblent en posséder un, de différents modèles. Mis à part quelques regards furtifs, personne ne se retourne en voyant notre groupe pour éviter de nous mettre mal a l'aise. Après que nous nous soyons mis d'accord sur l'heure du rendez-vous de ce soir, nous nous rendons dans nos appartements respectifs (ceux de nos hôtes). Nous sortons dans la rue et les immeubles sont tout simplement immenses ! Nous montons dans un tramway surélevé au milieu de l'Imperial Malthen Vay, un des quatre boulevards cardinaux qui structurent la ville. Le train traverse un pont qui enjambe ce qui semble être une gigantesque douve aménagée en parc, un Central Park titanesque. Celui-ci est agrémenté de bâtiments culturels divers : musées, auditoriums, bibliothèques et gymnases sont au rendez-vous. Nous arrivons dans la partie centrale de la ville, Imperialopolis à proprement parler. Nous sortons prendre la correspondance au métro, et je découvre une particularité de la ville : ses doubles trottoirs. L'un au dessus de l'autre, ils permettent une meilleure circulation de la foule, ceux qui se dirigent en direction du Malthevon (le coeur de la ville) au dessus et les autres en dessous. Les magasins sont conçus pour donner sur les deux trottoirs, ils sont donc obligatoirement à deux étages ! Je regarde plus haut et aperçois une plateforme accrochée a la façade des immeubles, a mi-hauteur des immeubles, puis un autre tout en haut. Des trottoirs aériens ! Plus la peine de descendre au rez-de-chaussée pour se déplacer. De nombreuses plateformes connectent les immeubles et des tramways suspendus à fond de verre remplacent le tramway au sol. Solfronn décide de faire le reste du chemin à pied, son appartement se situant a proximité.Je suis toujours abasourdi par les immeubles dont j'aperçois a peine le bout. Les Mistekens sont très polis, et prennent le temps de bien s'excuser en cas de bousculade. Ils semblent beaucoup moins stressés malgré le tumulte de la ville. Il y a très peu de voitures, et la circulation est fluide. Nous arrivons en quelques minutes au pied de notre immeuble. En entrant dans le hall, nous nous engageons dans l'un des ascenseurs de verre, encastrés dans la façade. Je découvre son appartement : confortable et fonctionnel. Ma chambre est équipée d'un lit double, un bureau et un placard ainsi qu'une fenêtre, tout ce qu'il y a de plus banal. Tout est normal ici, a quelques détails prés : tout est plus luxueux que chez nous, sur Terre ! La chambre est relativement grande. Pourtant, la cuisine est rudimentaire, très peu équipée. Cela s'explique par le fait que les Impérialopolites ne mangent que rarement chez eux, et préfèrent les restaurants chez lesquels ils sont des habitués. Je commence à ranger mes affaires dans mon placard, aidé de Solfronn. Et je fais une immense découverte : il me parle alors du meurtre de l'Impératrice du Nord, un évènement qui marque encore les esprits après 150 ans, et pour cause ! Je découvre avec étonnement que la durée de vie moyenne d'un Misteken est de 600 années de Mikelofross, en sachant que leurs années sont plus longues que les nôtres, environ 400 jours... Mon hôte pensait que j'étais déjà au courant. Je suis stupéfait. Comment ai-je pu passer a côté de ça ? Je dois être en plein délire. Ou en train de dormir. Quand je pense que Solfronn, qui a 160 ans (l'équivalent d'un homme de 20 ans pour nous), était déjà né lorsque la révolution industrielle n'avait même pas commencée... Après m'être remis du choc (il m'a fallut une bonne dizaine de minutes), il m'emmène me faire tailler mes vêtements pour me faire penser a autre chose. D'authentiques vêtements impérialopolites...


  Nous voilà à la Manufacture Impériale des Tissus : le plus grand centre commercial spécialisés dans les vêtements. Je suis toujours abasourdi par l'immensité et l'opulence des lieux : on respire le luxe, la grandeur et la fierté impérialopolite. Pas de prêt-a-porter : ici, tout est taillé à la main, sur mesure : une grosse source d'emplois ! Devant l'urgence, les ouvriers me les font exceptionnellement tailler dans l'immédiat. Des vêtements longs et confortables, prêts en trente minutes seulement ! Par contre, pas de chaussures : les pieds sont bandés avec du tissus fin et solide. Au final, c'est particulièrement confortable (lorsque c'est bien fait) contrairement à ce que l'on pourrait penser. Le fait de sentir la texture, le toucher du sol ne donne pas les mêmes impressions. Nous rentrons pour que je puisse déposer mes affaires et Solfronn me propose quelque chose : faire partie des sujets de tests.

22 novembre 2013

Attérissage

    Nous sommes bien plus proche de la planète que je ne le pensais, ou alors nous nous déplaçons plus vite ! A première vue, les paysages sont légèrement différents, mais ce n'est pas frappant. Nous nous approchons lentement de notre destination, la vue panoramique est magnifique. J'essaie de trouver des villes du regard mais le navire se redresse et nous amorçons sérieusement notre descente. "Attention. Atterrissage." annonce la voix. Solfronn me tiens sous son bras et se tient à la balustrade. Nous entrons dans l’atmosphère, je vois des flammes par la baie vitrée. Je ressens légèrement la vitesse du navire. Il tremble de tout parts, je suis ébranlé ! Nous ralentissons de plus en plus. Les flammes s'éteignent avant de nous poser tranquillement dans un bâtiment semblable à celui de notre départ, en immensément plus grand et en plus beau. Quel atterrissage ! Solfronn est légèrement secoué : les vaisseaux sont sensés se poser lentement, et non descendre d'un coup comme ça ! Le capitaine nous présente ses excuses pour cette mauvaise plaisanterie.

    Nous nous dirigeons vers la passerelle où des Mistekens nous attendent. Ce sera la 1ère fois que je pose mon pied sur une nouvelle planète ! Enfin, je franchis le pas. Je me sens...bizarre. J'ai l'impression qu'on appuie sur mes épaules, très légèrement... Tout mon groupe se sent déséquilibré : la gravité est plus forte ici. La différence n'est pas énorme et celle du vaisseau avait progressivement augmenté pour que l'on s'y habitue peu à peu, m'explique Solfronn. Il nous conseille de bouger, le temps que nos corps s'y adaptent : ça ne devrais pas prendre plus de 15 minutes. Le personnel du vaisseau transfère nos valises dans un train qui nous attends. Nous allons donc sur le quai, quelques dizaines de mètres plus bas. Voilà donc à quoi ressemblent les puissants trains impériaux ! Robustes, d'un métal dorée brillants, leurs locomotives sont aérodynamiques et ont un air de Dieselpunk, s'accordant parfaitement au style Art Déco. Nous montons dans le train, traversons le couloir central et arrivons dans notre cabine. Les portes se ferment et le train démarre. Il accélère à une vitesse folle ! En quelques instants, le paysage commence déjà à se déformer légèrement. Les trains impériaux sont le principal moyen de transports à travers les régions, appelées "Provinces". Elles sont plus indépendantes que des régions en France, un peu à l'image des Länder en Allemagne. En moins d'un quart d'heure (heure terrestre), nous arrivons a Imperialopolis.

A partir de maintenant, les messages ne seront plus publiés a date et heure terrestre ! 

Ils seront juste publiés de façon a ce qu'ils soient mis dans le bon ordre, ne tenez pas compte de la date affichée.

21 novembre 2013

Divertissements spatiaux

   Nous arrivons dans le couloir des distractions. Les salles s’enchainent : bibliothèque, salle de sport, piscine... Tout me semble tellement familier... J'ai l'impression d'être sur un simple paquebot. Seule la taille des installations et Solfronn me rappellent que je ne suis plus sur Terre. Les notions de divertissement et de luxe semblent partout les mêmes à travers l'Univers. Es-ce un hasard ? D'un autre côté, pourquoi serais-ce différent ?
Nous voilà dans la salle d'apesanteur. "Tu es prêt ?" me demande Solfronn. Il plaque sa main contre une paroi. Une hexagone s'illumine autour de sa main et un signal électrique semble illumine brièvement un motif géométrique et ordonné, tracé sur les murs, le plafond et le sol. Une voix douce et robotique annonce "Désactivation" en flenn puis en français. Peu à peu, je commence à me sentir léger, tellement léger... Mes pieds décollent du sol, je commence à flotter dans les airs, mon hôte aussi. Il pousse le mur avec ses jambes et traverse toute la vaste pièce. J'essaie de ne pas monter trop haut, au cas-où la gravité reviendrait d'un coup, mais il me rassure en me disant qu'elle reviendra lentement et que j'aurais le temps de redescendre. La même voix de tout à l'heure nous informe de la réactivation de la pesanteur. La porte s'ouvre et deux membres de mon groupe débarque accompagnés de leurs hôtes. Ils semblent étonnés que nous soyons arrivés avant eux. Je rencontre ainsi Cyril et Luc, deux scientifiques. Ils ne m'ont pas précisé leur spécialisation mais qu'importe.

    Je découvre à quoi je ressemblais lorsque j'ai moi-même testé l'absence de gravité pour la première fois, en voyant les visages illuminés de mes compagnons terriens. Je me demande comment Solfronn a fait pour ne pas exploser de rire ! Nous commençons à nous pousser les uns et les autres. La sensation est vraiment particulière : j'ai l'impression de nager dans l'eau sans ressentir de pression et en pouvant respirer librement... Je tourne, je danse, je nage librement dans l'air pendant que nos guides discutent tranquillement dans leur coin. Je découvre à quel point leur langue est étrange et compliquée. Soudain l'hôte de Luc, Leflovenn, nous annonce en riant que Solfronn et Mylla , la guide de Cyril, entrent en conflit amical. Le combat est spectaculaire : j'ai l'impression d'être dans un film d'action. La souplesse de leurs mouvements, la rapidité de leurs coups, l'élégance de leurs enchaînements... Leflovenn désactive la gravité et pourtant, ils continuent leur combat amical en prenant compte de la reprise de la pesanteur quand Mylla donne un gros coup de pied à Solfronn, qui le reçoit en plein visage. Il tombe et fait le mort, je me précipite à ses côtés, en feignant d'être bouleversé. Je fais semblant de pleurer quand mon hôte se relève soudainement en me donnant involontairement un coup de tête ! Nous riions tous de bon cœur puis nous nous dirigeons vers nos chambres respectives.

    Il s'apprête à me dire quelque chose mais s'arrête, réfléchit puis décide finalement de se taire. Qu'a-t-il voulu me dire? Une surprise ? Une bonne ou une mauvaise ? Cela fait à peine quelques heures depuis que j'ai commencé ce voyage et déjà, ma tête est remplie de questions. Toutefois, nous continuons de parler de choses banales, le genre de conversation que je pourrais tenir avec n'importe quel humain ou Misteken ? Je suis un peu déçu mais d'une certaine façon,  il faut que je puisse faire confiance à Solfronn et si je ne puis le considérer comme un ami, au moins, je dois le considérer comme un partenaire.  Et puis, même si notre conversation semble banale, je sais que nous ne pouvons être sur la même longueur d'ondes : nos modes sont tellement différents ! . Certaines nuances m'échappe et j'ai l'impression de passer à côté de pans entiers de conversation. Je pense que lui aussi. L'un des points qui l'étonne est que les humains ont un niveau culturel assez bas. Or, il lui semble que les êtres humains ont bien accès à l'éducation. Je découvre qu'un misteken a, en moyenne, deux  fois plus de Q.I. qu'un humain ! Mais même cette différence ne semble pas expliquer ce peu de connaissances ! Je me sens vaguement insulté, au nom de mon espère, même si ce n'est pas l'intention de Solfronn. Je reste quand même calme et décide de changer de sujet.

    La voix robotique de tout à l'heure nous annonce l'ouverture du passage "Terre-Mikelofross". Solfronn saute de son lit et m'entraîne vers la baie vitrée située à la proue du vaisseau. Nous avons rejoint les autres membre de mon groupe. L'ouverture du passage ? Comment ça ? Comment peut-on faire un raccourci à travers l'espace ? J'interroge Solfronn. D’après lui, c'est ce que nous pourrions appeler un "trou de ver". Luc réagit immédiatement et saute (ou du moins tente) de sauter au cou de mon ami.

-Les trous de vers ? Ils existent ? Vraiment ?
-Et bien, regarde par toi-même.
-Mais il faudrait une quantité astronomique d'énergie ! Enfin, je crois... Et puis, vous vous heurtez à de nombreux problèmes, non ? rétorque Luc. Les questions fusent et il commence à bredouiller et à s'emmêler les pinceaux.
-Nous l'avons, l'énergie. Et puis, je ne vais pas trop m'attarder dans les détails, certaines de nos connaissances vous sont encore inaccessibles, continu gentiment mon guide.
-Ouverture du passage imminente, annonce la voix.
Nous nous plaquons tous aux vitres. Un filtre s'abaisse et nous ne voyons presque plus rien. Une lumière vive se met à briller, elle semble instable. Elle grandit peu à peu puis, dans une explosion lumineuse triomphale, le passage apparaît. La lumière, moins vive, arrive par vagues, comme des impulsions énergétiques. Nous rentrons dans le passage et j'ai l'impression d'avoir simplement traversé un mur. Le navire fait demi-tour pour faire face au passage. D'autres navires en sortent, sans doute les autres groupes. Nous avons étés les premiers à passer, je n'avais pas remarqué le reste de la flotte ! Le filtre se lève. Les vaisseaux se mettent dans la même position que nous. Les vagues électriques sont attirées vers l'intérieur et le passage se referme sur lui, déformant légèrement la lumière environnante. Enfin, nous voyons la planète :  Mikelofross.

Décollage

    Après notre petite discussion, Solfronn décide de me montrer ce qui a permis au monde impérialopolite de devenir si puissant militairement et économiquement : les générateurs. Je me demande comment une production énergétique massive peut rendre un pays puissant mais Solfronn me réserve une surprise : il y a un générateur dans le vaisseau ! C'est cela qui lui permet de se déplacer.

    Nous montons par un luxueux escalier qui nous mène vers le Grand Hall. Cette salle, comment dire... Elle se situe dans la partie supérieur du vaisseau, comme si elle était contenue dans un gros ballon d'hélium. Sauf que notre vaisseau ne fonctionne pas au gaz, je le sais maintenant.

    Nous arrivons vers le générateur, au centre du Hall. C'est une installation gigantesque avec en son centre, un cube d'une transparence si parfaite qu'on ne le verrait quasiment pas. Il est gravé d'étranges inscriptions en Flenn qui s'étalent sur ses faces. Le cube est maintenu par quatre bras qui retiennent également des cercles de métal qui l'entourent. Devant ma stupéfaction, mon guide me dit :"Attends, il est a l'arrêt. Ils vont bientôt le faire démarrer". Stupéfait, je vois les runes du cubes s'illuminer brièvement d'un bleu très clair. Les bras se retirent, libérant un des cercles qui se met a tourner sur lui-même en lévitation. Bientôt les voilà qui accélèrent et le cube aussi se met a tourner dans tout les sens, comme un fou.
    Une lumière se met a briller depuis son centre, s'amplifie. Je vois les runes s'allumer et s'éteindre de plus en plus vite et d'une lumière toujours plus vive. D'un coup, j'ai l'impression de voir une explosion de lumière bleue si courte, si intense que j'ai l'impression de l'avoir rêvée.

    Les cercles ralentissent mais continuent de tourner. Le cube se stabilise mais reste en mouvement : il ressemble à un soleil d'un bleu lumineux, dominant le Grand Hall. Il est entouré de plasma. Solfronn remarque mon émerveillement. Il m'explique qu'il y a deux types de générateurs : ceux qui produisent de la chaleur a partir de gaz et ceux qui produisent du courant. Avant cela, il y avait ceux qui se contentaient de produire de la chaleur. Les mistekens versaient de l'eau affin de produire de la vapeur, source d'énergie. Les nouveaux générateurs sont bien plus puissants et peuvent produire des quantités phénoménales de Kwh pour trois fois rien ! Nos centrales atomiques apparaissent d'un coup dépassées.

    Solfronn me montre une fenêtre : nous avions décollé ! Je ne m'en suis même pas rendu compte ! Nous sommes déjà haut dans le ciel. Rapidement, nous atteignons l'espace, sans à-coup, sans modification d'apesanteur. Solfronn m'explique que ces petits inconvénients ont été supprimés grâce a une série de systèmes et d'équipements.

    Je suis un peu déçu. Pour mon premier vol dans l'espace j'espérais plus de mouvement ! J'explique tout cela a Solfronn. Il rit et m'emmène dans une pièce réservée au divertissement où la gravité artificielle a été désactivée. Je me sens excité comme un gamin et m'empresse de le suivre. Cela n'a pas vraiment de rapport avec l'Empire mais qu'importe !

(merci a ma prof de français d'avoir revu et corrigé !)

Départ

    Enfin, le voilà, le fameux soir ! Nous partons enfin pour Imperialopolis, capitale de l'Empire ! Empire, c'est aussi l'autre nom de Mikelofross. Mon groupe arrive dans un drôle de bâtiment, en réalité la gare.  Elle ressemble de l’extérieur à un stade. Je suppose que son architecture est de style imperialopolis. Quant à moi, je trouve qu'elle ressemble à un mélange d'art déco et de steampunk, voire même parfois à du dieselpunk En fait, c'est une gigantesque station pour ce qui ressemble à...des aéronefs. De gigantesques aéronefs, entièrement faits de métal. Toujours impressionnés par ces gigantesques navires, nous nous approchons des passerelles d'embarquement.

    Et là, je les vois. La 1ere fois que je vois des Misteken pour de vrai : Ce sont des humanoïdes mais avec des caractéristiques animales. Ils me font penser aux personnages de la BD Blacksad ! Enfin, surtout des félins. Je suis impressionné par leur taille : ils doivent facilement dépasser les 2 mètres ! Je me sens minuscule ! Mis à part ça, j'ai envie de les caresser. Quelle réaction stupide ! Mais leur fourrure parait si douce, ils ont l'air si gentils...Leurs vêtements sont amples, et paraissent simples au premier abord, mais ils possèdent de nombreux détails. Leurs manteaux tombent le long du corps, comme un peignoir simplement posé et ouvert. Le bord du tissus, que ce soit au niveau du col, des manches ou du bas, est faite de...métal ? Oui, une fine bande de métal qui se déroule tout au long des bords, marquées  d'inscriptions en flenn, c'est la langue des Mistekens.

    A ce moment, nous apprenons que nous aurons un guide personnel. Ces derniers ont été sélectionnés suivant des critères de compatibilité. Je comprends donc pourquoi j'ai dû répondre à un questionnaire aussi détaillé avant de pouvoir partir.
Un Misteken à la fourrure noire m'appelle. Sa tête de chat me met un peu mal a l'aise, et lui aussi semble intrigué par mon apparence. Je devine que c'est un mâle, car Misteken et Humains se ressemblent plutôt sur ce point, nous possédons le même système reproductif à quelques exceptions prés, il me semble. Cependant, je remarque une petite différence : ils ont 6 doigts à chaque main. Lui aussi semble avoir remarqué que mes mains n'ont que 5 doigts et semble amusé. Notre ancien guide nous quitte pour aller chercher un autre groupe et des majordomes Misteken nous font monter à bord du vaisseau. Nous nous sentons minuscules parmi ces géants. Une fois a bord celui-ci se révèle luxueux et confortable.

    Il a beau être confortable, tout les meubles se révèlent trop grand pour nous. La différence n'est pas énorme, mais c'est comme mettre un vêtement de plusieurs tailles au dessus : on ne s'y sent pas très bien. Je m’assoies dans un siège qui est, cette fois, parfaitement a ma taille : mon guide m'explique que des fauteuils, chaises et tables on été spécialement commandées à l'occasion, malgré le peu de différence, tout ça pour exprimer leur envie que l'on se sente bien dans l'Empire. Quelle charmante attention ! Ce n'est pas nous qui allons commander des chaises pour des extra-terrestres trop grands.
-Je me nomme Solfronn Lemannsfraïnn Imperialopolistaït de Vesthersen (ne sachant pas trop comment l'écrire en français, j'écris de façon phonétique).
-Iro LeRokh, heureux de vous rencontrer. Si je puis me permettre, pourquoi votre nom est aussi long ?
-Eh bien, je suis là pour répondre à vos questions, et vous pour répondre aux miennes ! Pas la peine de se sentir gêné, ne vous inquiétez pas. En fait, dans l'ordre, un nom se compose : du prénom, du nom de famille, du nom de la cité et de la position par rapport aux points cardinaux car les villes sont divisées en 4 grands quartiers correspondants a ces points, comme tout l'Empire. En français, ça donnerait...Mmmh... "Solfronn Lemannsfraïnn l'Imperialopolite du quartier Ouest". Mais c'est mon nom complet. Appelez moi juste Solfronn !
-Ce qui fait que mon nom en Flenn correspondrait a... Iro LeRokh de Lyon du Sud-est ?
-Plus ou moins. Sachant que ni vos pays ni vos villes ne sont divisées en quartiers cardinaux, oui.

Bienvenue !

    Comme vous le savez, le 16 juillet 2013, nous, habitants de la planète Terre, avons été directement contactés pour la 1ere fois par une civilisation externe a notre planète : nous venions de découvrir les Misteken, les habitants de Mikelofross. Après des mois de traductions, de remise du choc de la découverte d'une nouvelle civilisation et de négociations, certains élus ont eu le privilège de participer au programme d'échange culturel Mikelofross-Terre. Cet échange doit permettre une meilleure connaissance des deux planètes. Il concerne des journalistes, des historiens, des scientifiques ainsi que des citoyens ordinaires. Le seul impératif est de tenir un journal de bord afin de rendre compte de nos découvertes et de nos observations.

    Je suis moi-même une personne quelconque. Ma participation à ce voyage est due à la chance. Une radio terrienne a organisé un grand tirage au sort. Le gagnant se voyait offrir une place à bord de cette expédition. Et c'est moi qui ait eu cette chance ! Je n'en reviens toujours pas. Avant l'embarquement, on m'a bien expliqué mon rôle : je dois rester un humain ordinaire ! Les Misteken doivent pouvoir découvrir ce qu'est un humain standard, pas seulement des savants et des intellectuels. Banal je suis, banal je dois rester !
Je vais donc rencontrer aussi des Misteken ordinaires. Dans ce journal de bord, je vais essayer de raconter leur vie quotidienne.